
La prothèse totale de hanche a pour but de remplacer l’articulation coxo-fémorale quand celle-ci est devenue trop usée (on parle de coxarthrose) ou à la suite d’un traumatisme non réparable (fracture du col du fémur après une chute par exemple).
Le grand bénéfice de l’arthroplastie totale de hanche (PTH) est l’amélioration de la qualité de vie obtenue par :
- le soulagement voire même le plus souvent la disparition complète des douleurs
- la récupération de la souplesse de l’articulation
- parfois la correction d’une déformation (inégalité de longueur…).
- l’amélioration des lombalgies si la hanche était raide. Ainsi, la plupart des patients opérés ont oublié leur prothèse de hanche dans les 3 mois qui suivent l’intervention. Du coup, ils reprennent une vie normale sans prendre de médicaments pour la douleur.
En moyenne, la durée de vie d’une prothèse de hanche est de 15 à 20 ans. Mais ces valeurs varient en fonction de notre mode de vie, des sports pratiqués etc… Certaines prothèses peuvent durer plus de 25 ans !
Les composants de la prothèse
La tige métallique fémorale en acier ou en titane peut être “monobloc” ou comporter une bille de nature différente du composant fémoral (alliage chrome-cobalt, céramique d’alumine…), choisie pour ses propriétés (qualité du frottement, résistance à l’usure).
Le cotyle (ou cupule) est le plus souvent en polyéthylène hautement réticulé, en acier, ou en céramique.

En fonction de la qualité de l’os restant, de la présence ou non d’ostéoporose, de l’âge… la prothèse pourra être cimentée pour en renforcer la solidité et assurer un bon maintien dans l’os restant.
Si l’os est suffisamment solide, pas besoin de ciment, la repousse osseuse se fera automatiquement et viendra fixer l’implant.
La mise en place d’une prothèse de hanche oblige à une section musculaire et tendineuse plus ou moins importante. De plus, celle-ci varie selon la voie d’abord choisie pour exposer l’articulation. Cette atteinte anatomique inévitable diminue la stabilité l’articulaire et augmente le risque de luxation.
Ainsi, le risque est plus élevé pendant les premières semaines après l’opération, le temps de récupérer la force musculaire. De ce fait, pendant cette période, il est primordial de respecter les restrictions de mouvements que les kinésithérapeutes vous montreront.
Les voies d'abord
Pour mettre en place la prothèse, il faut “entrer” dans l’articulation de la hanche. L’opération peut durer de 45 minutes à 3h en fonction de la difficulté. L’accès à l’articulation peut être obtenu en suivant différents “chemins”, nommés encore “voies d’abord” chirurgicales :
1- Les voies trans-musculaires impliquent des sections (partielles ou complètes) de certains muscles de la hanche. Ces voies trans-musculaires ont l’avantage de vous permettre de remarcher sans canne très rapidement et d’autoriser une complète autonomie dès les premiers jours. Le principal inconvénient de cette voie d’abord est le risque d’affaiblir la musculature, de favoriser la luxation (déboîtement) et d’affaiblir le tonus musculaire en cas de nouvelle intervention (reprise de prothèse) ;
2- Les voies trans-osseuses : certains chirurgiens préfèrent exposer l’articulation sans sectionner les muscles. Ils utilisent une voie à travers l’os en détachant une partie de l’intégralité du trochanter sur lequel s’attachent les principaux muscles de la hanche (on parle de « trochantérotomie »). Le trochanter ainsi relevé permet une excellente exposition de l’articulation, sans aucune section musculaire. En fin d’intervention, il est remis en place et fixé à l’aide de fils métalliques.
Après l’intervention, il est nécessaire de marcher avec une ou deux cannes anglaises pendant quelques semaines pour soulager l’appui sur la hanche opérée et laisser le trochanter se consolider. Un appui trop précoce peut « arracher » le trochanter insuffisamment cicatrisé (pseudarthrose) et nécessiter une nouvelle opération pour le fixer à nouveau.
L’avantage de cette voie trans-osseuse est le respect intégral des muscles situés autour de l’articulation (avec un taux très faible de luxation), et de ce fait la réduction des interdits dans la vie quotidienne (possibilité de s’accroupir, croiser les jambes, avoir des activités sportives variées, etc.) et la conservation de bons muscles en cas de reprise ultérieure de prothèse de la hanche.
3- Les mini-voies d’abord de la hanche (chirurgie mini-invasive/mini-abord) : il s’agit d’interventions qui préservent les muscles et les structures osseuses.
Elles permettent une récupération plus rapide.
Elles ne peuvent pas être utilisées dans tous les cas, notamment pour les reprises de prothèse de hanche.
Le risque de luxation de la prothèse
La luxation d’une prothèse de hanche ou « déboîtement » est définie par la perte de contact des surfaces articulaires entres elles. La luxation est une complication rare qui survient le plus souvent à la suite d’un faux mouvement combinant une flexion et une rotation de la hanche.
Le diagnostic est immédiat car le membre inférieur est raccourci en position vicieuse. De plus, la hanche fait mal et la reprise de la marche est impossible.
Dans ce cas, il faut se rendre à la clinique ou à l’hôpital le plus proche. En effet, le traitement consiste généralement à tirer sur la jambe sous une brève anesthésie générale pour détendre les muscles et ré-emboîter les deux surfaces articulaires.
Faut-il faire de la rééducation ?
Ce n’est pas obligatoire mais vivement conseillé !
Elle est souvent bénéfique pour récupérer au mieux toutes les amplitudes articulaires de la hanche, du bassin et des lombaires et accélérer le renforcement musculaire et la stabilité.

Peut-on faire du sport avec une PTH ?
Avoir une activité physique régulière et adaptée à votre condition physique est souhaitable. Cependant, on conseille d’adapter cette activité à la prothèse. Ainsi, rien n’est formellement interdit, vous pourrez reprendre la natation, la course à pied, le vélo, le golf…
Votre kiné pourra vous conseiller sur les bonnes pratiques et les gestes à éviter.
Où se faire opérer au Luxembourg ?
Chaque clinique dispose d’un groupement de chirurgiens orthopédistes compétents :
- Clinique d’Eich : service orthopédie
- Hopitaux Robert Schuman : chirurgie du membre inférieur
- Groupe orthopédique HRS
- Centre Hospitalier Emile Mayrisch : orthopédie / traumatologie
- liste non exhaustive…